Bienvenu sur mon Blog. A l'occasion de mon premier livre édité, j'en profite pour présenter mon actualité mes projets, certaines de mes nouvelles et sources d'inspiration.

mercredi 26 décembre 2012

Et l'Art inventa le Diable....

Il s'agit d'un de mes articles d'essais pour une candidature de pigiste. Article d'une des catégories de culture dans le web magazine MKR. 
Cet article étant un essais, il ne sera bien sur pas publié, mais a retenu l'attention de la rédaction du magazine.
www.mkrmagazine.com



Art et culture.


Et l’Art inventa le Diable….
 
Représentation du Diable aux enfers inspirée par La Vision de Dante
Fresque de Giovanni (aucun lien) da Modena. 1451, Basilique  de San Petronio, Bologne 


               Une précision avant toute chose, on n’accuse en aucun cas les Artistes de s’adonner à des actes sataniques, mais posons-nous la question : Le diable a-t-il été un thème de l’Art sacré et profane ? Ou bien est-ce l’Art qui fut l’inventeur du Diable lui même ? On pencherait pour cette seconde hypothèse si l’on en croit l’apparition relativement tardive de ce symbole du mal absolu. Même dans le christianisme, c’est seulement à partir du XIIème siècle que « le grand Diable » commence à avoir sa représentation corporelle d’être surnaturel et effrayant. Auparavant, dans la bible et les croyances populaires, il n’était qu’un nom redoutable d’Ange déchu : Satan, Lucifer, Belzebuth, Baal-Moloch, etc.….. A ne prononcer qu’avec précaution.    
 
Pendant le premier millénaire, c’est l’art du spectacle de rue, les théâtres de villages, les contes de bateleurs, qui le représentent sous la forme d’une myriade de démons hérités de folklores et de cultes anciens, voir du paganisme. Ces démons de contes deviennent des personnages si grotesques, si burlesques et si maladroits, qu’ils en sont comiques. Citons pour l’exemple les contes provençaux sur Saint Honorat et la légende des îles de Lérins. Le Diable et ses sbires finissent immanquablement par être moqués, escroqués, et chassés, roués de coup sous les rires des bons chrétiens hilares.
 
C’est surtout au XIVème siècle que tout change avec l’imagination des penseurs chrétiens et des communautés monastiques. Une imagination digne de romancier fantastique d’épouvante qu’il leur faut mettre en image pour inquiéter l’homme du peuple. L’Art roman, la peinture sacrée, la littérature commencent à représenter les premiers démons et l’enfer d’une manière effrayante et épouvantable. Et à l’image de la vision de l’enfer décrite par Dante, au cœur de ce monde de supplice, il trône, bestial et surhumain, le Diable est désormais le souverain des enfers ! Subissant une terrible métamorphose, il est représenté immense, impitoyable, malsain, il broie les pêcheurs, les engloutis de ses multiples orifices, généralement une gueule béante au niveau de la tête et du sexe ! Pour accomplir leur devoir de représentation sacré, les artistes ne lésinent pas sur les scènes de tortures et les détails sordides. Ainsi, l’Art au service de l’église atteint son but : la dévotion pour éviter les supplices de ce tyran des enfers !
 
Niveau architecture, ce souverain du mal terriblement puissant possède une fantastique forteresse infernale : Le Pandémonium, (du Grec ancien « tout » et « démon »), décrit par l’écrivain anglais John Milton dans Paradise Lost. Capitale des enfers, le peintre anglais John Martin le représente en 1871 comme un titanesque palais baroque à la mégalomanie démesurée et baignant dans les flammes de l’enfer.   
 
Si « Deus ex Machina », Dieu est dans la machine (selon un procédé théâtral), « Diabolus in Musica » Le Diable est dans la musique ! Et cela à cause d’une note, dite note du Diable : le triton. En musique, le triton est un intervalle dissonant, une sonorité agressive, interdite, jugée dangereuse à la fin du Moyen Age car susceptible de localiser le Diable. Un nombre incroyable de légendes gravitent autour des pouvoirs diaboliques de la musique. L’on a dit du violoncelliste Paganini qu’il avait vendu son âme au Diable, que Faust avait invoqué Lucifer par l’emploi du triton, de même que Boito, Busoni…..Lors d’un opéra, persuadé par le son du triton que c’était le Diable en personne qui était venu jouer, des spectateurs horrifiés se jetèrent depuis les loges des balcons ! Ce qui en dit long sur les superstitions de l’époque.    
 
Littérature, peinture, musique, arts graphiques et théâtre…. Les Arts firent du Diable une figure incontournable de tous les médias à partir du XVIème siècle.
 
Sur employé par les médias modernes comme le cinéma, et la contre culture haevy métal, la figure du Diable cornu et velu tomba dans le ridicule. Le Diable se représente désormais comme une présence maléfique latente, s’associant aux troubles psychiatriques et tendances psychopathes de tueurs en série dans les romans (ex : le thriller Les racines du Mal, de M.G. Dantec). A noter que ce phénomène n’est pas nouveau, pendant les saintes inquisitions, l’on parlait déjà du Diable tapis dans le corps et les âmes des sorcières.
 
Ainsi, associés aux souffrances de l’Histoire et aux superstitions, les Arts ont d'abord fait du Diable  un démon brigand, l'ont ensuite couronné souverain des enfers puis l'ont dématérialisé comme manifestation abstraite du mal. Quelle image lui donneront-ils à l’avenir ?


Giovannoni Julien

                                    
 

dimanche 16 décembre 2012

Les Prisonniers de L'Agartha (fin du monde 2012)


"Par cette petite nouvelle, j'ai voulu apporter ma petite contibution à cette chère paranoïa du 21décembre 2012. A titre personnel, ce n'est pas à moins d'une semaine de la fin du monde que je vais m'embêter à organiser un plan de secours, je ne change rien à mes habitudes.
N'hésitez pas à laisser des messages sur le blog ! Ce sera peut être l'ultime trace de votre existence pour la postérité après le 21 décembre !"


Les Prisonniers de L’Agharta

 
            20 décembre 23h57, les deux jeunes enfants du couple Cyril et Lora Mus avaient décidé de veiller, en cachette, jusqu’à minuit. Les années précédentes, ils faisaient le même manège la nuit du 24 décembre pour apercevoir le père Noël. Cette année 2012 exceptionnellement, ils veillaient le 20 décembre pour apercevoir la Fin du Monde.
Ils en étaient d’autant plus impatients que leurs parents avaient eues une attitude pour le moins étrange. Concernant le père Noël, même s’ils ne l’ont jamais vu, leurs parents ne leur ont jamais avoué qu’il n’existait pas, bien au contraire.
Mais pour la Fin du Monde, papa Cyril et maman Lora étaient catégoriques : « La Fin du Monde, l’apocalypse Maya et toutes ces bêtises, ça n’existe pas !!! Allez-vous coucher ! ».
Un tel déni insuffla tellement le doute dans la tête des deux enfants qu’ils restèrent collés à la fenêtre de leur chambre au huitième étage d’une tour résidentielle pour voir ce qui allait se passer.
Tout était très calme dans la rue, désert même, jusqu’à ce que la pluie se mette à tomber ! On était le 21 décembre 2012, 00h02.

Il devait être dans les 00h10 ou 00h15, le vieux Léon n’en savait rien, il avait déjà du mal à trouver de quoi manger, alors une montre….Tout ce qu’il se rappela c’est qu’il dormait dans la rue sous un porche près des bouches d’évacuation de chaleur d’un Franprix comme tous les autres soirs. Malgré le fait qu’il était déjà bien imbibé d’alcool pour survivre aux rudes hivers, une cacophonie générale si forte qu’elle surplombait le bruit d’une bonne averse, le réveilla ! Ils entendait des gens hurler des inepties du genre : « Le soleil ne se lèvera pas demain ! Il ne se lèvera plus ! » Suivit de rires gras ou aigus de jeunes gens ivres.
              - Putain !!! Maugréa Léon. Peuvent même pas me laisser pioncer tranquille ces jeunes cons ! Fin du monde, mon cul oui ! Pour moi c’est tous les jours la Fin du Monde !

00h30, Léon se rendormait lorsqu’un nouveau bruit, non humain celui là, résonna dans sa tête, un bruit puissant, car il semblait malgré tout bien éloigné de l’endroit où se trouvait Léon. C’était le son d’une grosse sirène d’alerte dont le bruit assourdissant se propageait comme la mort !

00h32, dans un caserne militaire de l’armée de terre, sans que même les hauts gradés ne comprirent ce qu’il se passait réellement, un plan d’urgence général, mis en place et attendant l’heure de son éveil depuis des dizaines d’années, s’était activé !

00h34, alors qu’ils avaient profité de cette soirée pour fêter (avec retard) l’anniversaire de leur grand frère Hassan, les frères et sœurs Abu, Ayesha et Djebi Salam, ainsi que des amis invités, avaient une vue imprenable sur toute cette banlieue réaménagée en petits lotissements d’immeubles blanc. Leur soirée d’anniversaire trainait en longueur dans les rires lorsqu’une coupure d’électricité plongea leur appartement et le quartier dans le silence le plus total ! Depuis les fenêtres de leur appartement, ils virent les rues du quartier, logiquement vides à cette heure là, se peupler d’une foule paniquée qui sortait dehors malgré l’intensité de la pluie !

00h37, les arbres sans feuilles, symboles de la saison hivernale de ce mois de décembre, prenaient un sens cauchemardesque ! Tout comme le crépuscule rouge de la ville qui semblait s’afficher sur les murs blancs tels d’énormes taches de sang ! 

00h38, profitant de ce calme relatif avant la tempête, la fratrie Salam et leurs amis en profitèrent pour prendre avec leurs I-Phones, Blackberry et autres engins, des photos de ce flot de silhouettes qui couraient au fond des rues sous l’averse ! Ils inondèrent aussitôt Facebook, Tweeter, Youtube et autres réseaux de partage avec des messages alarmistes. Catastrophe ou  mauvaise coïncidence, les nuages qui passaient au dessus la ville accentuaient encore la violence de la pluie ! Pour tous ces jeunes gens, bercés ces derniers mois par des histoires de catastrophes climatiques apocalyptiques, c’était la panique !

00h47, retrouvant les périodes d’anarchie des lointaines années 2005-2006, les quartiers de banlieues s’illuminèrent du feu des voitures incendiées. Les plus pauvres, les plus paranoïaques où les plus opportunistes des citoyens encastraient des véhicules dans les vitrines des  Supermarchés ! Le vieux Léon pesta contre cette foutue soirée où tout le monde semblait s’être mis d’accord pour l’empêcher de dormir. Le Franprix au côté duquel il avait sa couche était pris d’assaut par « les émeutiers logiques » qui pillaient, et les « émeutiers illogiques » qui se contentaient de casser des choses à coup de barres de fer !

00h52, les éléments commencèrent à s’emballer : des éclairs cisaillaient le ciel, des retombées de flammes de cocktails Molotov brulaient des arbres et s’éclataient sur des murs d’immeubles. Les premières phrases furent hurlées, sans surprise : « c’est la fin du monde ! La grande catastrophe climatique qui va tous nous emporter ! La prédiction des Mayas ! ».
Dans une tour de contrôle aérien, un aiguilleur du ciel en formation avait renversé son Coca sur le terminal d’observation radar. Ce dernier fit un court circuit. Ne sachant quoi faire, son supérieur surveillant étant descendu à la machine à café, il envoya un message d’alerte au pilote de l’avion de ligne dont il suivait le parcours. Le pilote, comprenant mal et croyant à un problème radar généralisé, décida de ne pas prendre de risque et de tenter un atterrissage d’urgence dans un champ ! Pour tous les témoins qui virent cet énorme Boeing atterrir près de leur petite ville de campagne, ils l’analysèrent comme les conséquences d’une violente éruption solaire qui détruisit tous les systèmes électroniques. La peur du black out généralisé se propagea parmi de nombreux pilotes d’avion en plein vol ! N’écoutant plus les aiguilleurs, certains se télescopèrent entre eux, se pulvérisèrent en plein ciel, leurs restes incendiés chutant à terre dans des trainées de feu !   

1h02, ça y est, c’était vraiment parti ! Des foules couraient dans tous les sens ! Cascades de bousculades, de piétinements ! Des pleurs d’enfants abandonnés en plein milieu ! Des cris désespérés appelant au secours ! L’infanterie de l’armée était déboussolés, ils avaient un plan d’urgence à appliquer mais étaient totalement coupés de leur hiérarchie ! Les officiers d’Etat-major dormaient encore. Ils se rappelèrent leur instruction militaire, se souvenant des hurlements des sergents leur répétant : « votre fusil est votre seul allié ! Votre fusil est votre seule compagne ! »
Ils se serrèrent alors contre ces « compagnes », et leur firent vider leurs chargeurs sur la foule ! Ce ne furent pas les pillards qui tombèrent sous les balles ! Justes les pauvres bougres qui gesticulaient trop en s’approchant d’eux !

1h08, malgré de nombreux dégâts, la panique n’était pas encore totalement généralisée en Europe, beaucoup de gens demeuraient dans la paix de leur sommeil. Mais pour tous ceux qui s’étaient éveillés, c’était la panique totale, ils étaient persuadés qu’il ne restait que quelques heures avant le déluge ! Ils avaient totalement oubliés qu’ils avaient durant leur vie traversés sans problèmes des centaines de tempêtes plus fortes que cette pluie actuelle ! Mais non ! Ils se figuraient dessous une pluie diluvienne !

1h15, les messages apocalyptiques par le biais des réseaux sociaux commencèrent à se propager. En Russie et en Chine, avec le décalage horaire, le 21 décembre 2012 était déjà bien entamé. Pour eux, c’était le milieu de la nuit où alors peu avant l’aube. Ils ne connurent jamais un réveil aussi violent ! Les journaux télévisés, les gourous de toutes les sectes, tous hurlaient à la Fin du Monde ! Alors ils se souvinrent qu’il existait des kilomètres de bunkers souterrains dessous Moscou, dessous Beijing. Ils dataient de la guerre froide, à l’époque où le monde redoutait une guerre atomique !    

1h21, (+3h pour Moscou, +8h pour Beijing), en périphérie de chaque grande ville, partout où se trouvaient des bunkers. Ceinturées par des barrières et des tanks de l’armée, d’immenses foules s’y agglutinaient, ils voulaient monter à tout prix dans des gros bus blindés affrétée par l’armée. Il était totalement évident qu’il n’y avait pas de place pour tout le monde ! Mais ils s’entassaient quand même et les premiers furent écrasés sous le poids !
Personne ne comprenait plus rien à ce qu’il se passait ! Il n’y avait aucun ordre de secours, l’armée ne faisait qu’appliquer un plan d’urgence automatique datant de l’époque où l’on craignait une guerre ouverte entre les blocs Ouest et Est ! On ne sauvait qu’une tête sur cent ! Dans d’autres pays c’était une tête sur mille, d’autres encore moins ! Ceux qui ne l’acceptaient pas et insistaient trop étaient mis à l’écart, enfermés entre des barrières, à genoux, tenus en joue, et abattus ! Les soldats ne pouvaient plus réfléchir, sans contre ordre, ils n’étaient que des machines obéissant aux directives des plans d’urgence !

1h30, (+3h pour Moscou, +8h pour Beijing), fraudeurs éliminés, familles séparées ! Les enfants ralentissaient le mouvement, il fallait eux aussi les séparer ! Les « heureux sélectionnés » avancèrent le long de corridors entre barrières et véhicules militaires, ils ne pouvaient plus faire marche arrière ! Prostrés, têtes baissés, accablés par le bruit des sirènes, des tirs et des hurlements !

1h33, le vieux Léon vida une bouteille de rouge pour s’exploser la tête et se rendormir enfin. Avant de somnoler, il s’aperçu que jamais le ciel ne lui parut aussi sombre, grâce à la panne de secteur qui avait coupé le courant, plus rien n’éclairait la nuit. Même les bruits du tonnerre et des sirènes finissaient par lui paraître un doux murmure lorsqu’il sombra inconscient.
Cyril et Lora Mus avaient fait habiller leurs deux enfants, les avaient couvert de leurs imperméables, ils avaient vidé le contenu de leur frigo dans un sac. En bas de l’immeuble, ils cherchaient un moyen de s’enfuir de la ville. En voiture ? Impossible, car elle était chez le garagiste. Rallier l’aéroport ? Mais s’enfuir par le ciel était exclu ! A cause de l’éruption solaire comme le disaient les Tweets. Et puis inutile d’essayer de rejoindre les bunkers souterrains et hors de question que la famille soit séparée. Ils virent alors les frères et Sœur Hassan suivit d’un groupe important de gens passer devant eux en vélos ! Un convoi de vélos ! Cyril et Lora allèrent immédiatement chercher leurs vélos, installèrent les enfants sur des sièges arrières et s’engagèrent eux aussi dans cet exode à vélo !

1h41, ceux qui furent autorisés à monter dans les bus d’évacuation étaient tous étiquetés comme un code barre sur une marchandise. On les sépara en plusieurs catégories, nul ne savait vraiment par quels critères ils étaient différenciés et vraiment, ils ne comprenaient pas comment la peur leur faisait accepter tout ça sans broncher !
Les bus démarrèrent, les barrières étaient abandonnées et cédaient, les refoulés tentaient leur dernière chance en s’accrochant derrière les bus ! Une dernière rafale de coup de feu les fit définitivement céder !
Ceux qui étaient dans les bus virent derrière eux des chutes de morceaux enflammés d’avions sur les bâtiments. Ils l’interprétèrent comme des chutes de météorites et ce fut l’image qui perdura dans leur esprit !

1h43 Les refoulés abandonnés, eux, venaient de se rendre compte qu’en fait de météorites, c’était des restes d’accidents d’avions privés qui avaient décollés sans permission en pleine tempête pour certains. Quand aux pluies qui étaient tombées, elles se calmaient. Les premiers esprits critiques commencèrent à relativiser et réfléchir. Mais les « sélectionnés » de nombreux pays finirent par arriver à l’entrée de grands tunnels, l’accès aux bunkers ! Les alentours industriels ou montagneux de ces tunnels étaient leur dernière vision du monde extérieur, ils s’enfoncèrent dans ces conduits.
A l’intérieur, de grandes rames de train automatique, un vieux long réseau de métro souterrain les attendait ! Les passagers furent pris en charge et répartis en divers endroits, prenant des métros différents. La plupart remarqua trop tard qu’ils furent séparés du peu de famille qu’il leur restait !
Des ordres automatiques étaient hurlés depuis des hauts parleurs, les « sélectionnés » n’étaient plus que du bétail, répartis selon des grades bien spécifiques ! Ils rentrèrent dans les rames, les portes se refermèrent et ils disparurent dans les entrailles des bunkers !
Les heures suivantes, d’énormes portes blindées se refermaient derrière eux à chaque fois qu’il passait un tronçon ! Les emmurant dans de vastes sous-sols. Des kilomètres de tunnels défilaient devant eux dans le silence oppressant des entrailles de la terre et cet interminable grincement de descente de rails ! Alors que le sois disant cataclysme qui se déroulait en surface se calmait peu à peu, les sélectionnés pensèrent fermement qu’ils étaient les derniers survivants de la planète, qu’en surface, des chutes d’astres étaient en train de tout détruire. Ils avaient même inventé le nom d’une planète qui serait venu percuter la Terre, une petite fille du wagon, lisant un manga d’épouvante où une monstrueuse planète nommée « Rémina » vient manger la Terre, lâcha ce nom. Il fut adopté et pour les « rescapés », la surface de la Terre avait été percuté par l’astre « Rémina ».
Arrivant dans leurs nouveaux quartiers de vie souterrains, « les survivants » découvrirent des mondes souterrains aseptisés. La dernière diffusion qu’ils virent de la surface de la Terre fut celle d’une caméra montrant un quartier en flamme, et ce fut tout !

Quatre ou cinq heures plus tard, le jour du 21 décembre 2012 atteint le continent américain (H-5 pour la côte Est), leurs infos ne diffusèrent pas une alerte de Fin du Monde, mais plutôt un flash spécial sur la vague de panique qui s’empara de l’Europe et de l’Asie depuis leur entrée dans le 21 décembre, de cet exode massif de gens de tout âge et toute catégorie sociale qui partirent sur les routes en voitures ou vélos pour rallier des villages en hauteur et que des lieux comme Bugarach étaient assiégés par des hordes de fanatiques tel un château du Moyen-âge. Aux Amériques, tous les « survivalistes » se résolvaient à ranger avec déception leurs M16 et cherchèrent comment recycler leurs fermes fortifiés avec leurs surplus de réserves.

Vers 10h du matin en France, lorsque le vieux Léon émergea avec une horrible gueule de bois. Le soleil brillait, se reflétant dans les grosses flaques d’eau de pluie. Il ne savait plus ce qu’il s’était passé cette nuit, mais il vit que le magasin Franprix avait été éventré, que des carcasses de voitures achevaient de fumer après avoir été incendiées. Bref, il constatât que la rue déserte était ravagée comme après un bombardement.
Léon ne chercha pas à réfléchir d’avantage, il prit son caban et marcha vers un centre ville. Dans un bar PMU, il voyait à la télévision une présentatrice qui n’arrivait pas à croire elle-même les infos qu’elle retransmettait. Il était question d’un disfonctionnement enclenchant les sirènes qui sonnaient habituellement tous les premiers mercredis du mois. Associée à une pluie et un orage qui provoqua une panne de secteur, ainsi que l’application d’un plan d’urgence obsolète dans une caserne militaire et une ingérence au niveau d’une tour de contrôle, tout ceci provoqua une paranoïa apocalyptique provoquant un ras de panique général. Cette panique s’étendit d’un quartier à toute la ville, puis à toute la France, à tout le réseau aérien, à toute l’Europe et à toute l’Asie, surtout en Russie et en Chine !
Ecoutant ces infos avec une forte envie de se marrer, Léon reparti après avoir vidé son petit verre de vin.
              - Bande de con ! Maugréât-il. Ils flippent pour une fiente de pigeon ! Qu’est ce que je devrais dire moi ? Ce n’est pas parce que c’est la Fin du Monde que je vais m’arrêter de vivre ! Bon Dieu de bon Dieu !     
 
Pour les « survivants » réfugiés dans les bunkers, il n’y avait aucun moyen de rouvrir de l’extérieur les portes blindée qui furent scellées derrière eux. Il n’y avait également plus aucune communication possible avec la surface dans ces vieux réseaux datant de la guerre froide. Eux même ne voudront jamais ressortir, persuadés que la surface était devenue un brasier invivable.
Personne ne reviendra jamais les chercher ! Ils seront oubliés.
Ces oubliés et leurs descendants seront les habitants d’un lieu souterrain digne des contrées légendaires du centre de la Terre. Le 21décembre 2012, ils sont devenus : les prisonniers de l’Agartha !

Julien Giovannoni, 6 jours avant la fin du Monde.




" P.S: Je ne crois pas à la Fin du Monde, mais je crois au fait que les Mayas étaient de grands sadiques pour nous foutre ainsi la trouille avec des calendriers pas finis, ils n'ont pas pensé qu'en 2012, on pouvait être du genre Paranos ? 
Maintenant, je vais vous réveler la vérité sur toute cette histoire. J'ai un téléphone portable, un vieux Samsung qui est déjà une antiquité. Dans ce téléphone portable, il y a un calendrier qui ne va que jusqu'au 31 décembre 2098! (Vérédique, il n'est pas programmé pour aller au delà).
Maintenant imaginons que notre civilisation disparaisse (je ne sais pas, à cause de la crise par exemple). Qu'un archéologue de 2080 le retrouve, le réactive, voit ce calendrier qui s'arrête en 2098 et interprète mal mes textos enregistrés. Il est possible qu'à partir de 2090 ou 2095 on se fasse une parano sur "les Samsungs qui ont prédits la fin du monde pour le 31 décembre 2098" ! (Je sais que l'intervalle de temps est moins long qu'avec les Mayas mais on vit dans un monde qui évolue beaucoup plus vite). "