Bienvenu sur mon Blog. A l'occasion de mon premier livre édité, j'en profite pour présenter mon actualité mes projets, certaines de mes nouvelles et sources d'inspiration.

vendredi 30 mars 2012

Nouvelles du "Rêves et inspiration"

Il s'agit de courtes nouvelles que j'ai crée il y a quatre ans. Vers 2008 si je me rappelle bien. A cette époque, mon cerveau moulinait un peu trop, se posait beaucoup de questions et virait à la déprime. Mais en ce qui concerne ces nouvelles, je les placerais dans une rubrique "rêves et inspiration" car elles sont des métaphores de ces deux thèmes.
Pour les deux que je présente dans ce blog, la première: "La mauvaise idée" tourne autour de "l'idée", c'est une inspiration à partir de bribes d'un rêve que j'ai eu. Le deuxième: "Le rêve de l'homme en gris" joue avec des couleurs, c'est plutôt une inspiration offerte par la routine quotidienne.
Donc : libellé "nouvelles du "rêves et inspiration" leur conviennent très bien.  

Nouvelle "La mauvaise idée"


La mauvaise idée

(Une petite histoire, dans un endroit, quelque part)

Sais-tu ce que deviennent les idées que l’on ne trouvait pas bonnes ?
Tu crois qu’elles ont simplement disparu de l’esprit du monde et que plus personne ne les croise jamais ?

Anya est déjà une grande idée, elle devrait faire attention, ce n’est plus une petite idée, elle doit servir à quelque chose maintenant !
Anya, c’est l’idée du professeur Tagochi !  Avant, Tagochi avait beaucoup d’idées mais maintenant il se fait vieux, il n’a plus l’envie. Il a de moins en moins d’idées.
Anya souffre du problème de toutes les idées : elle n’a pas d’idée sur ce qu’elle pourrait faire. Alors elle accroche inlassablement aux murs des posters de meilleurs idées qu’elle.

En la voyant faire cela toute la journée, les assistants du professeur Tagochi passent leur temps à la critiquer.
Le docteur Ténia : mais elle n’a pas bientôt fini ? Je me demande quelle idée elle a derrière la tête ?
Le docteur Galexei : vraiment professeur Tagochi, vous avez encore eu une drôle d’idée !
Le docteur Robotnik : quelle idée d’accrocher toutes ces affiches !
Le docteur Grey : vous n’avez pas le monopole des bonnes idées docteur Robotnik !

Le professeur Tagochi arrive alors dans la chambre, il est bien contrarié que ses assistants critiquent son idée. Il regarde Anya et lui dit d’un ton ferme : « tu n’as pas envie de te comporter enfin comme une bonne idée? Tu sais ce qui arrive aux mauvaises idées ? Elles finissent au fin fond du tunnel de l’inconscience ! »

Si le professeur Tagochi est aussi strict avec Anya, c’est parce qu’il a déjà perdu une idée dans le passé. A cette époque il avait beaucoup d’idées, tout le monde avait beaucoup d’idées. Il faisait bon vivre en ce temps là, les affaires marchaient bien, n’importe quelle idée faisait l’affaire. C’était le temps de gloire du royaume du prince Cortex. Puis la crise est arrivée, sans prévenir, les gens n’avaient plus le temps pour les nouvelles idées, il n’y avait de la place que pour les très bonnes !

Alice est née à cette époque, ce fut la dernière idée saugrenue du professeur Taguchi. Alice était une jolie petite idée bizarre : c’était le croisement entre le petit chaperon rouge et le grand méchant loup ! Avant cette idée aurait sûrement intéressé quelqu’un. Mais maintenant, depuis la disparition du prince Cortex, il y a une loi très dure qui chasse et élimine les idées inexploitables !
Les larmes aux yeux, Taguchi a du se séparer d’Alice. Et il ne veut pas que ça recommence avec Anya qui est quand même une idée plus raisonnable.
Anya ne réagit plus quand on lui fait des reproches, elle ne voit pas en quoi ses idées sont mauvaises, d’autant plus qu’elle n’a pas d’idée.   

Soudain, de l’extérieur, on entend beaucoup de bruit, de la musique ! Ils ouvrent la fenêtre et regardent au dehors. Le docteur Robotnik s’exclame : « mais oui ! C’est aujourd’hui le grand défilé de la foire aux idées ! »
En ouverture du festival, arrivent deux sumo policiers sur de toutes petites motos criant « attentionnnnn ! Pousseeeeeez vouuuuus ! »
« Hum ! Drôle d’idée ! » Fait le docteur Grey.
Arrive alors dans un incroyable costume fluo, le leader de la file des musiciens en fanfare qui malgré son apparence physique loufoque demande aux gens « ne rigolez pas ! Ne rigolez pas ! » De plus, il est escorté de deux majorettes gardes du corps ce qui rend la scène encore plus cocasse.
Et que dire des musiciens qui se gonflent et dégonflent comme des baudruches en soufflant dans leurs instruments !
Bref ce festival est une succession d’animaux, de gens, de véhicules tous plus déjantés les uns que les autres.

Taguchi et ses assistants sont vraiment surpris : « mais qui a pu avoir ces idées de dingue ? » «Ce sont les idées les plus folles que j’ai vues depuis longtemps ! » Taguchi lance alors : « quelque chose est en train de changer ! J’ai une idée, allons voir ce festival ! »
Ils vont tous dans la voiture : Anya est vraiment intéressée par cette foire aux idées. Elle se sent enfin à sa place dans ce monde.

Alors que le véhicule arpente les rues, en queue de cortège, il croise un étrange attelage : un carrosse royal tiré et entouré de gardes centaures. Dans le carrosse, on distingue difficilement un jeune homme brun couronné prenant une posture impériale. 
Le docteur Galexei est le premier à oser dire ce que tous pensaient : « c’est le prince Cortex ! ». Le grand monarque autrefois déchu, propriétaire des terres de l’imaginaire, seigneur des idées avait enfin repris le pouvoir aux sombres bureaucrates du besoin.

Alors que le carrosse s’éloignait, Anya a alors l’idée de sauter du véhicule bloqué par la foule pour poursuivre le carrosse royal ! Elle entend au loin Taguchi essayer de la rappeler mais elle ne veut plus perdre de temps sur l’impact de ses idées, si elle ne s’arrête pas de courir, elle perdra le carrosse de vue.
Anya est quand même une idée qui va vite, avant qu’elle ne s’en soit rendue compte, elle a atteint l’extrême périphérie de la ville. Arrêtés dans un square perdu, les centaures qui tiraient le carrosse s’abreuvent. Mais le véhicule était vide ! Un des centaures la regarde en souriant et lui indique la direction d’un tunnel.

Anya hésite, elle connaît les dangers des tunnels de la périphérie. Depuis sa création on lui dit qu’il n’y a pas de place pour les mauvaises idées  au-delà des tunnels de « conception ». Mais Anya est une idée coriace et elle s’engage dans le tunnel, elle marche longtemps et arrive soudain à un croisement. Elle redoute cet endroit, sur la gauche il y a de petits tunnels de « réalisation » mais devant il y a un immense tunnel obscur dont les bords sont étrangement sculptés et envahis par la végétation.
C’est le tunnel de l’« inconscience », là où le professeur Taguchi lui avait souvent dit qu’elle finirait !

Anya est bloquée devant cet immense tunnel quand soudain devant elle surgit une grande et très jolie idée. Sous les traits d’une jeune fille vêtue de rouge, l’idée la regarde en souriant puis d’un coup elle se transforme en loup ! Anya sursaute, l’idée reprend sa forme originale et rigole. Anya la reconnaît alors, il s’agit d’Alice la petite idée que le professeur Taguchi avait eu il y a longtemps. Maintenant elle est devenue une grande idée !

Alors que les drôles d’idées étaient chassés par les bureaucrates du besoin, le professeur Taguchi avait abandonné Alice dans le tunnel de l’inconscience. Pendant des semaines elle avait marché dans le vieux tunnel mystérieux. Arrivée au bout elle avait trouvé le trône vide du feu prince. Mais le sang royal est immortel ! Et le fantôme du prince enfant lui avait demandé « que se passe t’il ? Tu es un fantôme ? » Alice lui répondit : « non c’est toi le fantôme ! » Puis en lui lançant de la boue sur ses luxueux habits, le prince sortit de sa torpeur, il était temps pour lui de revenir chez les vivants. C’est ainsi qu’il tomba amoureux de la petite idée incongrue et ils grandirent tous les deux à l’abri  dans les tunnels de l’inconscient. Attendant le jour où l’imaginaire règnerait de nouveau en maître.

Mais aujourd’hui, le jour est venu pour Alice de réaliser son destin. Elle prend Anya par la main et se dirige vers les tunnels de la réalisation. Avant de quitter ces terres, Alice jette un dernier regard vers le fond du tunnel de l’inconscient. Au fond du tunnel, siégeant majestueusement sur son trône, le prince est triste mais satisfait. Attendant impatiemment ce que donneront ces deux idées folles.     

Taguchi ne revit plus jamais Anya. Mais assez bizarrement, depuis son départ, le vieux professeur a retrouvé confiance en lui. Il commence même à avoir de nouveaux des idées originales. Il congédia donc ses assistants et ne laissa plus rien entraver son imagination.

On raconte depuis que seul le prince Cortex sait ce que deviennent les idées qui passent par les tunnels de « réalisation ». On raconte aussi que le prince rode souvent à la croisée des tunnels, les yeux remplis de nostalgie attendant on ne sait quoi…….

Si au bout de cette étrange histoire, vous n’avez  pas compris que tout ce petit monde fonctionne comme l’imagination d’un cerveau humain, c’est que vous avez des idées très arrêtées sur les choses mes amis !    

Fin (ou commencement).

Giovannoni Julien. 2008

Nouvelle : "Le rêve de l'homme en gris"


- Le rêve de l’homme en gris -

Entre les quatre murs d’un misérable petit studio dont les bords sales étaient fissurés, vivait un jeune homme.
Peu importe ses nom et prénom, nous l’appellerons juste « l’homme en gris ». Non pas que le monde dans lequel il vivait avait perdu toutes ses couleurs, mais aux yeux du jeune homme, la tristesse du décor, la triste routine de sa vie et sa mélancolie permanente lui empêchaient de distinguer les couleurs. Pour lui, toute sa réalité ne s’affichait que dans des teintes de gris.

Il avait oublié la vraie couleur de ses cheveux, de ses vêtements, et même celle des immenses posters qui arrivaient à recouvrir les murs de « sa prison d’appartement ». Il y avait des photos d’îles lointaines et d’anciennes promesses d’évasion.
 
Chaque matin, à la fenêtre, l’homme en gris contemplait avec désespoir le bruyant et nauséabond périphérique qui passait au ras de son vieil immeuble. Il était encore jeune, et pourtant l’avenir n’était pour lui que grisaille.
Chaque jour sur le quai de la gare, au milieu d’autres passagers fatigués, il attendait des trains toujours en retard et se laissait entrainer sur le long trajet routinier où absolument rien dans le paysage ne retenait son attention.
Il marchait la tête basse, à quoi bon la relever ? Là haut, sous le ciel gris, il n’y avait que les monstrueuses tours des cités.

L’homme en gris travaillait comme guichetier dans une banque, « le crédit Porcin, la banque qui engraisse vos sous ! » Ce n’est pas qu’il aimait ce métier, mais il avait eu la chance d’avoir une place. A part quelques clients embêtants, tout se passait médiocrement bien, jusqu’au jour où elle arriva ! Sa nouvelle « petit chef » ! Une arriviste conseillère de banque qui pour faire sa place en ces temps de crise, était prête à écraser tout le monde !
Dès les premiers jours, elle n’aima pas l’homme en gris ! D’abord, mielleusement et subtilement, elle lui mit des bâtons dans les roues, le poussant à faire des fautes. Ce qui était d’autant plus ridicule que l’homme en gris se contentait de son petit poste de guichetier et n’était en rien une menace à sa recherche absolue de promotion. Mais les vacheries devinrent de plus en plus fortes, et un jour l’homme en gris s’énerva contre elle ! Et ce fut à lui que l’on donna tort ! Dès lors, aller au travail devint un supplice, sous le regard de la vipère, chaque jour il recevait d’humiliants reproches : « Tu es mou ! Feignant ! »
Déprimé et hypocondre, l’homme en gris souffrait d’un terrible stress, son avenir lui était aussi noir que le fond d’un tunnel piéton sous le périphérique qu’il empruntait pour rentrer chez lui.
Un soir comme les autres, dépourvu de toute vie sociale, il s’endormi en sachant pertinemment que demain rien n’ira mieux.

Il rêva qu’il était sur la grande plage d’une île paradisiaque ! Il eut d’abord mal aux yeux, il voyait des couleurs ! Les teintes blanches et jaunes du sable, le bleu cristallin de la mer, les différents tons de vert des magnifiques arbres fleuris parsemant toute l’île ! Et surtout, il revit enfin la vraie couleur de ses cheveux ! Ils étaient marrons clairs, et sa chemise était mauve, ça aussi il l’avait oublié.

Emerveillé par le nouvel univers qu’il découvrait, totalement aux antipodes de sa réalité, il rencontra des gens. Des sortes d’îliens, des gens à la peau dorée, simples, charmants, accueillants et généreux, ne semblant avoir d’attention que pour lui. En l’espace d’un seul rêve, il nouât de profondes relations d’amitié et un amour naissant pour une jolie jeune fille des îles à la robe rouge.
Toujours emporté dans son rêve, l’homme en gris, désormais l’homme en couleur, se sentait bien ! Mieux qu’il ne l’avais jamais été ! Un air pur, une bonne santé et surtout le sentiment d’être heureux !
Avec ses tous nouveaux amis, il monta jusqu'à un sanctuaire au sommet de l’île dont le magnifique panorama s’étendait sur un océan bleue infini !
Avec la jeune fille à robe rouge, il s’amusa à attraper des crabes dans l’eau délicieusement tiède !
Et le réveil matin sonna ! Toutes les couleurs s’estompèrent lorsque l’homme en gris se réveilla dans son studio.
Ce nouveau jour de sa triste réalité fut pire que tous les autres. Les images de son merveilleux rêve trottaient toujours dans sa tête.
Au désespoir de sa routine quotidienne, un sentiment de dégout et de colère s’ajoutait dans le cœur de l’homme en gris.
Il alla au travail à pied, ayant perdu la patience d’attendre le train. Il se retenue par miracle de ne pas frapper sa petite chef au « crédit Porcin, plus vous en mettez, plus il grossit ! » lorsque cette dernière lui dit avec mépris : « apprends enfin à faire ton boulot ! »
Et des larmes noires coulaient de ses yeux lorsqu’il rentra dans ses maudits quatre murs !
Il s’écroula par terre et s’endormi.

Quelle ne fut pas sa stupéfaction et sa joie lorsqu’il vit que le rêve reprit exactement à l’endroit où il s’était interrompu. Il passa une journée de bohème avec ses compagnons à l’ombre des arbres et d’une grande pagode d’un rouge étincelant, autant que la robe de cette jeune fille qui ne le regardait plus sans faire d’immenses sourires !
Ils commencèrent tous deux à se rapprocher en se baladant ensemble main dans la main, dans la forêt et près des plages où ils s’amusaient à caresser des animaux !
Hélas le réveil l’extirpe de ce monde de couleur pour le ramener dans le monde de gris.
Cependant, l’homme en gris réfléchit. Serait-il possible qu’il puisse vivre sa vie rêvée dans son sommeil ? Où n’est ce qu’une coïncidence ?
Il tente alors quelques petites expériences, il s’endort sur le quai et se retrouve à la suite du rêve.

Il prend des somnifères pour s’endormir dans le train, le rêve continu.
Sous l’emprise des cachets, il s’endort au travail au « crédit Porcin, le crédit qui ne dort jamais » Il voit la fille de ses rêves l’attendre dans une magnifique tenue traditionnelle, puis soudainement, il voit la femme de son cauchemar de réalité l’extirper du rêve en hurlant : « réveilles toi crétin ! »
Et enfin la délivrance, le soir où il peut librement s’évader dans son rêve.

Et dans son rêve, les jours et les nuits s’enchainent dans la joie et la douceur ! Chaque fois qu’il dort, l’homme en gris devient l’homme coloré. Et plus le temps passe, plus il veut augmenter son temps de sommeil pour vivre son rêve et fuir sa réalité !
Peu lui importe de s’endormir des heures sous les vapeurs d’échappement du périphérique si de l’autre côté il se retrouve avec ses amis sincères dans de somptueux jardins. Peu lui importe de s’endormir dans un renfoncement d’immeuble sale au milieu des pigeons si de l’autre côté, il se ballade amoureusement avec sa dulcinée.

Mais, à force d’user de somnifère il se retrouve endormi au travail dans l’impossibilité de se réveiller. La sanction est sans appel : « tu es viré minable ! Viré ! »
Mais cela n’a pour lui aucune importance, plus besoin de ce travail pourri, à supporter les agressions de cette hyène.
Il peut manger moins, vivre dans un refuge, qu’importe du moment qu’on le laisse dormir presque toute la journée. Qu’on le laisse profiter de son amour sur une île au loin dans ses rêves !

Mais la société lui inflige la pire des tortures. Chaque citoyen dispose d’une petite rente de « droit à l’existence » c'est-à-dire le minimum pour survivre. Cependant, en échange, les citoyens ont comme une corde autour de leur coup ! Ils ne sont pas libres de leurs corps, ce dernier appartient à la société. En cas de problèmes qu’ils infligent à leur propre santé, ils ont l’obligation de se soigner, par la force si besoin est !
C’est alors que les médecins obligent l’homme en gris à s’inoculer un sommeil chimique pour pallier sa surabondance de sommeil.
Un sommeil noir, sans rêve, juste une ellipse dans la réalité !

L’homme en gris est devant un cruel dilemme : d’un côté, il peut toucher la rente de « droit à l’existence » mais il ne pourra plus jamais rêver.
D’un autre côté, il peut refuser le traitement et continuer à rêver, mais ce sera sans aucune ressource et cela le conduira inévitablement à la mort.
 « Comment rêver éternellement ? » se demande’ il.
Ce problème le rend malade ! Il voudrait passer sa vie à dormir et rêver de son autre existence. Mais il faut cependant pouvoir maintenir en vie son corps dans la réalité.
Et un jour, la solution se présente devant lui : sur une télévision d’une vitrine  de magasin. La présentatrice du journal sur l’écran que l’homme en gris voit en noir et blanc raconte ceci : « …..Et enfin, je vous rappelle l’information principale : pour lutter contre la surpopulation carcérale, le système de cryogénie comatique a été voté à l’assemblée….Il ne concerne que les auteurs de crimes très graves…. »
« Voila la solution ! » exulte l’homme en gris. Il ne lui reste plus que le courage de mettre son plan en pratique.
C’est le dernier jour dans son misérable studio, il doit le quitter demain. Il prend un de ses rares couteaux de cuisine en bon état. Il sait pertinemment qui il va frapper ! Il lui faut juste faire le point avec sa conscience. Est-ce que l’enjeu mérite t’il cet acte ?
L’homme en gris finit dans un état second, peu lui importe de sacrifier cette vie là, seule la vie de ses rêves compte ! Et puis, après avoir trimé à engrosser les porcs, il est l’heure d’égorger la truie !
Il se rend une toute dernière fois à son ancien lieu de travail, « Au crédit Porcin, on ne saigne pas le cochon ! » La petite chef à a peine le temps de l’apercevoir qu’il la tire par les cheveux et l’égorge d’un coup sec avec son couteau ! Pour la première fois dans sa réalité faite de couches de gris, il voit une couleur, celle de l’hémoglobine sur son couteau et son visage hébété !

L’homme en gris est arrêté sans résistance. Au tribunal, sous l’ombre accusatrice de la croix, il ne déclare qu’une chose : « coupable, et prêt à le refaire quand vous voulez ! » Le jugement est sans appel, il est condamné au coma cryogénique à perpétuité !
Enfin l’homme en gris à atteint son but. Et tandis qu’on l’installe dans le caisson cryogénique, il s’endort avec un immense sourire sur le visage ! Ce sourire ne le quitte plus, les geôliers qui l’emmènent dans le sombre et froid couloir des caissons de détention alignés se demandent : « mais pourquoi sourit-il ainsi ? Ce type va perdre toute sa vie ! »

L’homme en gris se retrouve dans le jardin paradisiaque, plus heureux que jamais, il s’empresse de retrouver ses amis et sa bien-aimée pour leur dire qu’il restera ici éternellement. 
Mais il ne les trouve pas tout de suite, les jardins sont déserts. Il finit par trouver quelques amis, mais ceux-ci lui font un accueil plutôt hostile, pire, ils le chassent en lui jetant des pierres et vociférant des choses qu’il ne comprend pas. 
Inquiet, l’homme en gris se dirige vers un ponton au bord de l’eau où avait l’habitude de l’attendre sa fiancée.
En avançant vers la mer, il voit les couleurs s’estomper peu à peu, le décor virer au sépia. Et il s’assombrit encore lorsqu’avec horreur il voit le corps sans vie de sa bien-aimée dans sa robe rouge virant au pourpre et mortellement blessée par la même blessure au coup qu’il avait infligé à sa petite chef du « crédit Porcin ».

L’homme en gris restera longtemps prostré sur le cadavre de sa fiancée. A verser des larmes noires, prisonnier pour le restant de sa vie de son désormais cauchemar en gris !

- Fin -

Givannoni Julien . 2008

mercredi 28 mars 2012

Les "Proses d'inspirations soudaines"

Généralement, j'écris des textes longs pour des scénarios romancés, voir de temps en temps des nouvelles. Mais il m'arrive parfois d'être soudainement inspiré par quelque chose (cela peut être extrêmement divers et aller d'un paysage, d'un animal à un article ou un élément du décor) et j'ai envie d'y écrire vite quelque chose de très court dessus.
Par exemple, parmi les trois textes qui suivent, le premier "Le Temps" m'a été inspiré au Japon lorsque j'ai commencé à grimper une colline pour voir le soleil levant.

Bref tout ça pour dire que même si ces textes n'ont aucun sens réel ou logique en apparence, à l'origine, ils proviennent tous d'un contexte vécu ou ressenti.
Comme je n'ai pas l'intention de les exploiter dans un receiul ou une histoire, je les présente ici afin de présenter mon travail.

Le Temps (prose d'inspiration soudaine)


« Le Temps »





Le temps



Vers la fin de la nuit, j’ai arpenté la route menant au sommet d’une montagne.
Au début, le sol était plat, il y avait peu de marches, mes pas étaient alertes.
A la première pause, c’est là que je le vis.
Silhouette d’un vieillard, courbé de dos, faisant face à l’horizon.
Sans lui signaler ma présence, je continuais la montée en le laissant derrière moi.
La montée se faisait plus dure, soudain en me retournant, je vis au loin le vieil homme monter lentement.
Je n’y prêtais guère attention tant je croyais par orgueil que jamais il ne me rattraperait.
La montée se faisait plus coriace et plus dure, la fatigue me gagnait et de rapides coups d’œil en arrière me signalaient que lentement mais surement, le vieil homme vouté se rapprochait.
J’augmentais la cadence, bien décidé à ne pas le laisser me rattraper, mais ce faisant je me fatiguais.
A chaque coup d’œil en arrière, inévitablement il se rapprochait.
Soudain, un plat à mis chemin de la montée, là c’était sur, je parvenais à le distancer.
Nouvelle montée de marche, j’étais en haut et le vieillard disparaissait de ma vue en bas
Mon répit fut de courte durée, au coup d‘œil d’après, la silhouette recourbée avait rattrapé son retard de moitié.
Le sommet n’était pas loin, et à chaque fois la distance nous séparant rapetissait.
Le sommet était en vue, il me talonnait et devant moi se dressait une centaine d’horribles marches raides.
Au début de l’ascension, le vieillard et moi marchions côte à côte, mais très vite une fatigue inouïe me fit lâcher la cadence.
Ironiquement, au moment ou les premiers rayons du soleil arrivèrent, le vieil homme passa devant moi.
Deux, puis quatre, puis six marches d’avance sur moi. Je voulais le supplier de m’attendre.
Il disparu de ma vue loin devant moi, montant infatigablement ces marches qui m’épuisaient.
Il disparu au sommet dans une luminosité de soleil levant éblouissante.
C’est alors que je le reconnu : ce vieil homme vouté, c’était le temps qui m’avait rattrapé !

 Fin

Giovannoni Julien, Juillet 2011 

" Le Roi Salamandre" (prose d'inspiration soudaine).


« Le Roi Salamandre »



Le roi salamandre

Il avait des pattes pour se déplacer, mais seulement dans l’élément liquide. Sa peau blanche d’albinos n’avait jamais vu le soleil. Caché de ses sujets derrière ses grandes fenêtres teintées. Pour son peuple de moutons il était autant un souverain qu’un prisonnier.
Les seuls d’entre eux qu’il avait vu étaient des contestataires venus se faire exploser dans son palais.
Depuis, une barrière vivante de vase en protégeait l’accès. Mais petit à petit, telle une bête informe, la vase mouvante avait envahit tout l’intérieur de la salle du trône.
Coupé du monde, il se livrait à son seul plaisir, faire de la musique en sautant de tout son corps sur des tambours.
 Le roi salamandre était cantonné en bas devant ses vieux murs tapissés de lys, attendant le jour où la vase du plafond allait l’écraser.
Mais le roi n’en pouvait plus, il avait besoin de faire savoir à son peuple ses malheurs et surtout qu’il existait encore.
Nageant à travers la vase, deux routes se dressaient devant lui, une facile et une ardue.
Comme tout le monde aurait prit la route facile, il choisissait la ardue. Lui était roi après tout.
Il arriva au sommet du palais après bien des difficultés et un long tapis protégé de cordons l’emmenait pour donner audience.
Debout face à son peuple, il remarqua avec stupeur qu’il ne parlait pas le même langage que ses sujets.
Il ne les comprenait pas, faute d’avoir été toujours isolé, et eux le raillaient.
Il y avait encore deux routes, une facile et une ardu.
Comme tout le mode aurait prit la route facile et serait retourné se cacher sous la vase, lui choisit la route ardue et abdiqua.
Il était enfin libre, et tout en jetant son corps sur des tambours, sa peau blanche se colorait enfin.

 Fin
Giovannoni Julien, Juillet 2011 

Ernesto le tyran

"Ernesto le tyran"

Cette très courte histoire m'a été inspirée par "le plus horrible boss de l'histoire du jeu vidéo" : Bob the Goldfisch dans la série Eartworm Jim.
Petite touche de nostalgie des vieille consoles et des vieux jeux injouables sans sauvegarde.

Ernesto le tyran (Prose d'inspiration soudaine)

Bob the Goldfish (Eartworm Jim 1&2 Genesis)

Ernesto le Tyran

Ernesto est devenu un tyran parce qu’il était frustré.

Frustré que son univers ne se résume qu’à un bocal.

Bocal en forme de ballon qui était rempli d’eau !

L’eau, voila ce qui fit débuter le règne despotique du tyran Ernesto.

Ernesto le monstre qui condamna l’humanité à vivre sous l’eau comme lui.

Lui cependant détestait l’eau à l’extérieur de son bocal.

Son bocal qui était toujours petit et qui continuait à le frustrer.

Frustrés étaient aussi ses gardes du corps.

Corps fatigués de vivre sous l’eau, ils cassèrent le bocal d’Ernesto.

Ernesto mourut asphyxié par terre.

Une terre enfin libérée du joug d’un poisson rouge.


Giovannoni Julien, Juillet 2011

lundi 26 mars 2012

« Archange Léon » La couverture



Voila la couverture de mon premier roman édité.
Merci à mariko pour l'illustration. Et merci à mon éditeur d'avoir accepté ma proposition de couverture.

« Archange Léon » Le flyer de publication

« Archange Léon » Mon premier roman publié !!!


« Archange Léon » Mon premier roman publié !!!

Je suis extrêmement content ! Bien sur, j’essaye de temporiser, je me dis que ce n’est pas grand-chose, que de toute façon je ne vais pas gagner le prix Goncourt avec ça, etc.….. Mais quand même quand je repense aux premières notes négligemment écrites sur un cahier à la B.U. de la fac et que je vois désormais le livre fini sous son paquetage professionnel, je suis aussi content que surpris ! Et ce qui me fait vraiment plaisir, c’est que c’est une histoire pour laquelle j’ai eu une inspiration naturelle, donc j’ai bien fait de tenter ma chance auprès des éditeurs.

La genèse créative d’Archange Léon s’est faite en plusieurs étapes : 

Au début, il s’agissait de scénettes sur un Ange SDF nommé Léon qui était un Archange alcoolique, pervers, capricieux, râleur, incapable et dépravé…..qui passe son temps à boire en compagnie de ses potes démons, à faire la manche pour s’acheter à boire, à insulter les gens, mortels ou pas, qu’il méprise, et se balader avec une pancarte d’homme sandwich sur laquelle est écrit « Dieu est mort, la fin est proche ! » (Toute ressemblance avec des individus connus dans les grandes villes sont susceptibles de m’avoir inspiré).

Très vite, j’ai imaginé tout un univers et un panel de personnages satiriques autour de Léon.

Ainsi est née l’idée de la trame du roman où Léon est le plus mal lotis de tous les anges abandonnés sur Terre, condamnés à l’exil et pervertis par l’humanité….. Mais, face à l’apocalypse imminente, c’est lui notre dernier espoir !

A partir de cette idée, les rebondissements scénaristiques se sont très rapidement imposés à moi. Avec le recul, je n’ai pas eu trop de mal à faire avancer mon histoire. Je savais exactement où je voulais mener l’intrigue. Chose que mon éditeur a compris et apprécié et il m’a donné ma chance. 

Pour les autres personnages, je suis parti à fond dans ce côté absurde et décalé de l’idée de base. Léon rencontrera donc ses confrères archanges, sa Némésis Lucifer, des gamines gangsters, un maître d’art martiaux chinois en sanglante quête vengeresse, des trafiquants d’humains et surtout une actrice de romans photos hentai dont il est le plus fervent admirateur !

"Mon Blog d'écrivain"


« Mon blog d’écrivain »

Le 1er Avril 2012, va être publié mon premier roman « Archange Léon » aux éditions Jets d’encre. Cela m’a conforté dans l’idée de créer un blog sur mon travail d’écriture et mes projets de romans.
En ce qui concerne l’écriture, je me suis lancé là dedans comme un pur autodidacte. Je n’ai pas fait de parcours lettres même si j’ai été à la fac de lettres à Nice mais dans le parcours Communication.
Ce n’est que très récemment que j’ai décidé de me mettre sérieusement à écrire, écrire et écrire encore…..Quit à changer plusieurs fois le contexte et le lieu des histoires.
 
Tout a commencé lorsque j’étais jeune, enfin, plus jeune que maintenant….. Bref depuis tout petit j’étais passionné par la bande dessinée et je voulais en faire moi-même. Problème : je n’étais pas bon en dessin, vraiment pas au point pour faire de la BD, mes dessins biens travaillés étaient nettement en dessous du croquis négligé d’un vrai dessinateur ! Adieu mes rêves de BD ! Mais cependant, en ce qui concerne les scénarios, ben je ne trouvais pas ça trop mal. C’était généralement du domaine du fantastique et de la SF à ras de terre mais bon….J’étais jeune !
Les années passent, on passe aux livres sans images et un beau jour je me dis : « et pourquoi je n’essayerai pas de faire des romans ? » Après tout, comme m’avait dit un éditeur pendant un salon du livre, la différence entre un écrivain et un non écrivain, c’est que l’écrivain écrit ! Simple mais logique.
J’ai donc repris mes idées de vieux scénarios de BD avortés, j’ai eu de nouvelles idées, j’ai fait murir un peu l’ensemble avec mon expérience de la vie et de la société sans pour autant omettre le décalage et la folie de mes idées passées ; et j’ai commencé ainsi à faire des scénarios de roman. 
Depuis, je ne peux plus m’en passer, même pour cette introduction du Blog, j’aime romancer  la réalité dans des histoires.